Pour ou contre la construction de nouvelles prisons ?

Les positions de l'ANVP - Numéro 5

Liminaire

L'ANVP est un témoin privilégié du monde pénitentiaire, en détention ou en milieu ouvert. Notre devoir est de partager nos positions avec le plus grand nombre

Chaque semaine estivale, une nouvelle position sera publiée.

Quid de la construction de nouvelles prisons ?

L’ANVP n'est pas contre la prison - voir article spécifique -, considérant que certaines situations font que la sécurité de la société ne peut passer que par l'enfermement de certains individus. La mesure devant être la dernière solution à mettre en oeuvre.

Du fait de la vétusté de certaines prisons françaises et de l'indignité des conditions de détention des personnes dans ces lieux, qui ont fait que la France a été condamnée à plusieurs reprises par la CEDH, l'ANVP n'est pas contre la construction de nouvelles prisons. La condition impérative est que les nouvelles places disponibles  soient utilisées exclusivement pour améliorer les conditions de détention en remplacement des prisons vétustes ou inadaptées. Les nouvelles constructions devront permettre des conditions de vie décentes, en particulier en favorisant l’encellulement individuel, avec des sanitaires privés, une capacité d’activités suffisante (travail, éducation, sport…). De plus elles ne devraient pas accepter un surnombre de personnes incarcérées au regard des places effectives.

A l'heure où la France bat chaque mois son record du nombre de personnes incarcérées, l’ANVP ne peut être que totalement contre l’augmentation de la capacité d’enfermement. En effet, sans une politique volontariste, la construction de nouvelles places de prison génère mécaniquement un accroissement du nombre de personnes incarcérées.

Alors, oui, pour la dignité des personnes que l'on ne peut laisser libres, construisons de nouvelles prisons avec discernement et parcimonie. Construisons des lieux mieux adaptés à une logique de réinsertion (exemple les SAS), tout en mettant en place une réelle politique de réduction du nombre de personnes incarcérées - voir article spécifique en lien - , en jouant sur tous les leviers possibles :

• Une révision de l’échelle des peines et des réductions de peines,
• Un accompagnement renforcé des personnes sous main de justice, en détention ou non,
• Une utilisation parcimonieuse de la détention préventive,
• La généralisation des structures de type SAS (Structure d'Aide à la Sortie),
• Une plus large utilisation et une généralisation des peines en milieu ouvert,
• Une prise en charge spécifique et adaptée des personnes ayant des troubles psychiatriques.

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